Comment repérer les deepfakes et protéger son identité numérique
Sommaire
- 1 Apprendre Ă distinguer les deepfakes grâce aux signaux d’alerte
- 2 S’informer sur les mĂ©thodologies pour dĂ©tecter les deepfakes
- 3 Méthodes pour prévenir la manipulation de son image et protéger sa vie privée
- 4 Responsabiliser la diffusion des vidéos sur les réseaux sociaux et plateformes de partage
- 5 La législation à la rescousse contre la prolifération des deepfakes
Les deepfakes sont des vidĂ©os ou des enregistrements audio truquĂ©s avec une grande sophistication, crĂ©Ă©s Ă l’aide de l’intelligence artificielle (IA). Ils permettent Ă leurs auteurs de manipuler le contenu pour faire croire que telle personne a fait ou dit quelque chose qu’elle n’a pas rĂ©ellement fait ou dit. Pour reconnaĂ®tre et ĂŞtre en mesure de dĂ©noncer ces contenus falsifiĂ©s, il devient indispensable de connaĂ®tre quelques astuces simples mais efficaces.
Apprendre Ă distinguer les deepfakes grâce aux signaux d’alerte
Pour repĂ©rer un deepfake, des indices visuels ou auditifs peuvent souvent nous mettre la puce Ă l’oreille :
- La synchronisation labiale : Si les mouvements des lèvres ne correspondent pas au dialogue prononcé, cela peut-être un signe de manipulation.
- Le clignement des yeux : Les deepfakes ont tendance à présenter un clignement des yeux moins fréquent, voire absent, par rapport à une vidéo normale.
- La qualité des images : Un flou sur certaines parties du visage ou des imperfections qui changent entre plusieurs plans indiquent souvent une retouche numérique.
- Le rendu des ombres et des reflets : Des incohĂ©rences dans l’Ă©clairage peuvent rĂ©sulter de l’assemblage de plusieurs sources diffĂ©rentes.
- Les erreurs auditives : Les voix peuvent sonner de manière synthétique ou présenter des silences et des coupures anormales.
S’informer sur les mĂ©thodologies pour dĂ©tecter les deepfakes
Des outils sont en développement pour aiguiser notre esprit critique face aux contenus qui circulent sur Internet.
Les initiatives de formation grand public
Des organisations comme Spotdeepfakes.org proposent des modules de formation gratuits en ligne afin d’apprendre Ă repĂ©rer les signaux d’alerte rĂ©vĂ©lateurs d’un deepfake. Ces formations ont pour but de sensibiliser le grand public et de dĂ©velopper l’Ă©ducation aux mĂ©dias numĂ©riques.
La recherche universitaire au service de la détection des deepfakes
Plusieurs laboratoires de recherche s’intĂ©ressent Ă l’utilisation de l’intelligence artificielle pour identifier automatiquement les vidĂ©os truquĂ©es. En se basant sur des algorithmes spĂ©cifiques, ils espèrent crĂ©er des logiciels capables de dĂ©tecter rapidement ces falsifications.
Méthodes pour prévenir la manipulation de son image et protéger sa vie privée
Il existe aussi des mesures simples pour minimiser les chances que quelqu’un crĂ©e un deepfake avec votre image :
- Configurer ses paramètres de confidentialitĂ© : Sur les rĂ©seaux sociaux, assurez-vous de limiter l’accès Ă vos photos et vidĂ©os uniquement Ă votre cercle d’amis et connaissances. Vous rĂ©duirez ainsi les chances que vos images soient utilisĂ©es Ă des fins malveillantes.
- Gérer sa e-réputation : Effectuez régulièrement des recherches sur Internet pour vérifier quelles sont les informations vous concernant qui circulent en ligne. Si vous tombez sur du contenu inapproprié, pensez à contacter le site web responsable pour demander un retrait.
- Mettre en place une surveillance automatique : Il est possible de configurer des alertes sur son nom et son prĂ©nom dans les moteurs de recherche, ce qui permet d’ĂŞtre informĂ© rapidement lorsqu’une nouvelle publication vous mentionne.
Responsabiliser la diffusion des vidéos sur les réseaux sociaux et plateformes de partage
Afin de limiter l’impact nĂ©faste des deepfakes, plusieurs acteurs majeurs ont dĂ©cidĂ© de prendre des mesures pour les contrĂ´ler :
- Facebook a par exemple interdit les deepfakes trompeurs ou manipulĂ©s dans le but de nuire Ă autrui. En outre, le rĂ©seau social s’est engagĂ© Ă investir davantage de ressources humaines et technologiques pour traquer ces contenus.
- Twitter travaille également à mettre en place des règles spécifiques pour encadrer la création et la diffusion de ces vidéos.
- Certaines entreprises proposent dĂ©jĂ des offres de solutions de vidĂ©o-identification basĂ©es sur la biomĂ©trie faciale, comme IDnow AutoIdent ou Jumio Fastfill, pour contrer les usurpations d’identitĂ© numĂ©rique.
La législation à la rescousse contre la prolifération des deepfakes
Dans plusieurs pays, comme la France, la loi commence Ă s’adapter pour mieux encadrer la crĂ©ation et l’utilisation de deepfakes :
- Des textes juridiques prévoient déjà des sanctions pour ceux qui créent et diffusent ce genre de contenu dans le but de nuire à autrui. Il est impératif de signaler rapidement les cas auprès des autorités compétentes.
- Le lĂ©gislateur travaille sur une rĂ©gulation spĂ©cifique pour les plateformes en ligne, afin qu’elles soient plus responsables des contenus hĂ©bergĂ©s et diffusĂ©s sur leur rĂ©seau.
- La protection des donnĂ©es personnelles, notamment en Europe avec le RGPD, limite l’usage abusif des informations et images privĂ©es pour crĂ©er des deepfakes sans consentement.
En adoptant une attitude vigilante et responsable face aux contenus circulant sur Internet, chacun peut contribuer Ă limiter l’impact des deepfakes sur notre sociĂ©tĂ©. Il est essentiel de former les citoyens Ă reconnaĂ®tre ces manipulations numĂ©riques, tout en renforçant la coopĂ©ration entre les diffĂ©rents acteurs concernĂ©s (entreprises technologiques, chercheurs, lĂ©gislateurs…).
Simone, rĂ©dactrice principale du blog, est une passionnĂ©e de l’intelligence artificielle. Originaire de la Silicon Valley, elle est dĂ©vouĂ©e Ă partager sa passion pour l’IA Ă travers ses articles. Sa conviction en l’innovation et son optimisme sur l’impact positif de l’IA l’animent dans sa mission de sensibilisation.