VCF 9 : Lancez 2 pilotes IA on‑prem pour limiter le risque
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IA s’invite au sein des plateformes d’infrastructure. Broadcom/VMware annonce un VMware Cloud Foundation “AI native” et prépare VMware Private AI Services pour VCF 9 l’année prochaine. L’ambition est claire : fournir des briques IA prêtes à l’emploi, sur site ou au plus près des hyperscalers.
Mais entre promesses techniques et contexte turbulent, faut‑il y voir un vrai tournant ou un habillage marketing ? Le texte ci‑dessous examine les points saillants, sans langue de bois.
Ce que change un VCF vraiment “AI native”
Des briques IA intégrées, prêtes à l’emploi
L’essentiel de l’annonce, ce sont des services IA packagés dans VMware Private AI Services, livrés avec les abonnements VCF 9 l’année prochaine. On y trouve notamment :
- model store
- capacités d’indexation
- base de données vectorielle
- agent builder
- passerelle API pour des communications modèle‑à ‑modèle
Autrement dit, de quoi assembler des pipelines RAG, des agents et des workflows multimodaux sans réinventer la roue. L’intérêt réside dans la cohérence générale et la gouvernance centralisée, deux manques fréquents en production.
Du on‑prem au cloud adjacent
VMware met l’accent sur des déploiements on‑prem ou “adjacents” aux hyperscalers. Le but : rapprocher calcul et données sensibles tout en conservant une élasticité comparable au cloud. Pour les équipes sécurité et conformité, c’est rassurant : la donnée reste sous contrôle, ce qui évite des allers‑retours onéreux.
Cette approche hybride peut aussi réduire la latence pour des usages temps réel.
Parier sur des modèles ouverts et petites tailles
VMware anticipe que beaucoup d’équipes débuteront avec des modèles open source ou de petite taille. C’est logique pour les phases de test et de développement, où coût, itération rapide et personnalisation comptent. Côté ops, cela facilite la mise en place de garde‑fous MLOps et la compréhension des comportements.
Astuce pratiquable : standardiser dès le départ le suivi des versions de modèles et des embeddings, pour éviter une dette technique future.
Tanzu et outils : annonces complémentaires
Publication MCP simplifiée
Côté Tanzu, Broadcom promet une publication MCP plus fluide. Moins de friction pour pousser applications et services, c’est un gain évident. Pour l’IA, cela peut accélérer le passage du notebook au service containerisé, avec une chaîne CI/CD mieux huilée.
Tanzu Data Intelligence, un datalakehouse
Autre pièce du puzzle : un datalakehouse nommé Tanzu Data Intelligence. Le positionnement vise à fédérer et exploiter les données pour alimenter les cas d’usage IA. Si l’intégration avec le model store et la base vectorielle est propre, on gagne en traçabilité et en gouvernance.
Le bénéfice concret se mesurera sur les temps d’ingestion et la qualité des index.
Intelligent Assist, aide contextuelle
Enfin, un chatbot Intelligent Assist connecté à la base de connaissances VMware arrive pour guider les équipes. C’est une brique utile pour réduire le time‑to‑know, notamment sur des stacks complexes. À surveiller : la pertinence des réponses et la capacité à contextualiser selon votre topologie et vos versions.
Les vents contraires : image, contrats, concurrence
Licences et procès qui braquent
L’IA native débarque dans un climat tendu. Après l’acquisition, Broadcom a modifié sa politique de licences, supprimé certains gratuits et adopté des pratiques commerciales perçues comme agressives, entraînant plusieurs actions en justice. Conséquence : une portion de la clientèle s’est opposée aux changements.
Dans ce cadre, chaque annonce technique est lue comme un signal de confiance… ou son contraire.
Défections réelles, mais un lock‑in puissant
Des entreprises ont migré vers Nutanix, SUSE ou IBM. Pourtant, beaucoup restent, car VMware est profondément enraciné dans des piles d’entreprise complexes. Le lock‑in est important : coûts de migration élevés, réécriture d’automatisations, risques sur la qualité de service.
Même déçus, certains choisissent l’option la moins risquée à court terme.
Coûts de migration et risques de QoS
Repenser la plateforme pour y intégrer l’IA n’est pas anodin. Des changements techniques peuvent impacter des workloads existants. Les effets secondaires sur la QoS, la latence et la disponibilité sont des risques réels.
VMware progresse donc sur une ligne fine entre innovation et stabilité — et vous aussi.
Faut‑il y aller ? Stratégie et garde‑fous
Avancer par cas d’usage, pas par effet d’annonce
Le mouvement de Broadcom est pragmatique plutôt que bouleversant. Il assemble des briques attendues, utile si vous cherchez une voie opinionated pour l’IA d’entreprise. Recommandation : prioriser 2 à 3 cas d’usage concrets (ex. RAG sur documents internes, assistants métier, recherche vectorielle).
Évitez une architecture « big‑bang ». ➡️ Démarrez dans un espace isolé, avec des SLA réalistes et des jeux de données bien bornés.
Mesurer la performance et préparer un plan B
Avant généralisation, testez VCF 9 et VMware Private AI Services face à une alternative on‑prem/hybride de référence. Mesurez latence, débit, consommation, coût total (licences, matériel, ops) et impact sur la QoS des workloads existants. Préparez un plan B : possibilité de basculer vers un autre runtime ou une autre base vectorielle si la passerelle API ou l’agent builder s’avèrent limités.
✅ Documentez vos SLO et vos marges d’erreur dès le pilote.
Deux pistes pour creuser
- Enquête post‑acquisition : interroger clients, partenaires et juristes sur l’impact des changements de licences, le coût réel des migrations et la capacité de l’offensive IA à regagner la confiance. Objectif : distinguer faits et perceptions.
- Rapport technique « l’IA sans casser la prod » : banc d’essai de VCF 9/VMware Private AI Services face à d’autres déploiements on‑prem/hybrides, en évaluant performance, latence, QoS et complexité de migration. Résultat attendu : décisions éclairées, pas des paris.
VCF “AI native” et VMware Private AI Services suivent une tendance majeure : rapprocher l’IA des données, standardiser les briques et simplifier l’exploitation. L’approche de Broadcom/VMware tient bien sur le papier, mais il s’agit surtout d’une intégration soignée de composants attendus, soutenue par une base installée massive. La vraie question : est‑ce fiable pour votre production, à vos coûts et selon votre rythme ?
À vous de jouer : quels deux cas d’usage pilotes lancerez‑vous en premier, et quels critères décideront de la généralisation dans votre SI ? 👇
Simone, rĂ©dactrice principale du blog, est une passionnĂ©e de l’intelligence artificielle. Originaire de la Silicon Valley, elle est dĂ©vouĂ©e Ă partager sa passion pour l’IA Ă travers ses articles. Sa conviction en l’innovation et son optimisme sur l’impact positif de l’IA l’animent dans sa mission de sensibilisation.
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