Consult, l’IA britannique qui promet de transformer les consultations publiques

Introduction

On parle beaucoup d’intelligence artificielle ces derniers temps, mais peu de solutions concrètes dédiées au secteur public émergent réellement. Pourtant, le Royaume-Uni a dévoilé Consult, un outil d’IA conçu pour améliorer l’analyse des consultations publiques. Économie de temps, réduction des coûts, optimisation des décisions : sur le papier, tout paraît prometteur.

Que cela signifie-t-il pour les citoyens et les fonctionnaires ? Le point.

Pourquoi une intelligence artificielle dans les consultations publiques ?

Un secteur complexe et long

Analyser les avis recueillis lors des consultations publiques demande beaucoup de temps et génère des coûts importants. Les administrations reçoivent souvent des milliers de contributions.

Elles mobilisent alors des équipes entières ou font appel à des sous-traitants pour extraire la tendance principale et synthétiser les opinions.

Ce travail prend parfois plusieurs semaines, voire des mois, et pèse lourd sur les budgets publics.

Des attentes de transparence et d’efficacité

Les citoyens désirent être écoutés et veulent des réponses rapides. Le système traditionnel peine à répondre, ce qui engendre un certain scepticisme sur l’utilité réelle des consultations publiques.

Consult vise donc deux objectifs principaux :

• Accélérer et fiabiliser l’analyse des données.
• Permettre à davantage de citoyens d’être entendus, quelle que soit la quantité de réponses.

Consult : comment fonctionne cette IA innovante ?

Présentation de l’outil et sa méthode

Consult appartient à un projet plus vaste nommé Humphrey. Ce projet regroupe plusieurs outils IA conçus pour alléger la charge administrative et améliorer l’efficacité gouvernementale.

Concrètement, Consult analyse automatiquement des centaines voire milliers de réponses aux consultations publiques. L’IA identifie les tendances, repère les arguments clés et organise les résultats pour faciliter le travail des équipes.

Lors de sa première utilisation majeure, le gouvernement écossais a demandé à Consult d’analyser une consultation sur la régulation des procédures cosmétiques non chirurgicales. Les résultats étaient très proches de ceux obtenus manuellement.

Des économies chiffrées

Auparavant, analyser ces données mobilisait des centaines de journées-hommes.

Consult promet d’économiser plusieurs millions de livres (environ plusieurs millions d’euros) et des dizaines de milliers de jours d’analyse chaque année.

Avantages et limites : les apports de Consult

Les avantages principaux

• Analyse plus rapide et économique : moins de temps et de budgets engagés.
• Possibilité d’élargir la base de citoyens consultés : l’IA gère la masse de données sans difficulté.
• Premier filtre impartial sur les tendances majeures, réduisant le biais humain.
• Support efficace pour les fonctionnaires dans leurs décisions.

Les points à surveiller

• L’IA dépend de la qualité des données. Des avis partiels ou mal structurés réduisent la pertinence des résultats.
• Une supervision humaine reste nécessaire pour valider les interprétations.
• Les risques de biais algorithmiques ne disparaissent pas totalement.
• L’éthique et la transparence dans l’usage de l’IA décisionnaire doivent être garanties pour préserver la confiance du public.

L’équilibre entre automatisation et contrôle humain

Supervision et validation obligatoires

Même la meilleure IA possède des limites. Consult est encadrée par des experts humains dont le rôle est de vérifier les interprétations, d’affiner les analyses et de trancher sur les points subjectifs.

L’IA ne remplace pas les humains, mais facilite leur travail.

Former pour accompagner le changement

Le gouvernement investit dans la formation des agents publics pour intégrer Consult dans l’administration. Cette démarche dépasse le simple aspect technologique : elle marque un changement culturel à mettre en œuvre.

Les experts conseillent également de promouvoir la diversité et l’inclusivité dans le développement de ces solutions IA, afin d’assurer un outil qui reflète la réalité de tous les citoyens et évite les biais trop marqués.

Une adoption plus large dans le secteur public

Des objectifs ambitieux

Le gouvernement britannique prévoit un déploiement de Consult dans la majorité de ses ministères d’ici fin 2025. Cela s’inscrit dans un plan global visant à économiser 53 milliards d’euros grâce à une meilleure productivité.

Toutes les consultations publiques du pays pourraient être analysées rapidement, rendant les politiques publiques plus réactives. L’équilibre entre humain et automatisation devra rester une priorité.

Questions d’éthique et de confiance publique

L’arrivée de Consult soulève des interrogations essentielles :

• Comment garantir la transparence des analyses ?
• Comment assurer que les résultats reflètent fidèlement la parole des citoyens, sans biais ni omission ?

Trois piliers apparaissent indispensables pour conserver la confiance :

• Qualité des données et de la formation,
• Contrôle et validation humaine réguliers,
• Communication claire sur l’utilisation et les limites des outils.

Consult constitue une étape importante pour la gestion des consultations publiques. Si cet outil atteint ses objectifs, il pourrait servir de modèle à d’autres pays européens intéressés par l’automatisation intelligente des processus démocratiques.

Reste une question : la France serait-elle prête à adopter une telle innovation dans ses propres institutions publiques ?
Vos avis sont attendus.

Simone

Simone, rédactrice principale du blog, est une passionnée de l’intelligence artificielle. Originaire de la Silicon Valley, elle est dévouée à partager sa passion pour l’IA à travers ses articles. Sa conviction en l’innovation et son optimisme sur l’impact positif de l’IA l’animent dans sa mission de sensibilisation.