Superintelligence : le nouveau pari humaniste de Microsoft

Le mot « superintelligence » évoque souvent des images de science-fiction, d’une intelligence artificielle omnipotente et potentiellement incontrôlable. Pourtant, Microsoft s’engage dans cette course effrénée, mais avec une vision différente. Loin des fantasmes de domination technologique, l’entreprise parie sur une IA conçue pour et par l’humain.

Dirigée par l’un des pionniers du secteur, Mustafa Suleyman, une nouvelle équipe baptisée « MAI Superintelligence » a vu le jour. Sa mission ? Développer une superintelligence pragmatique, ancrée dans le réel et entièrement dédiée à résoudre nos plus grands défis. Oubliez Skynet, découvrez comment Microsoft dessine les contours d’une technologie qui se veut notre plus grande alliée.

Une nouvelle équipe pour un projet d’envergure

L’annonce de la création de cette nouvelle division est significative. Elle s’inscrit dans un contexte de compétition féroce où les géants de la tech se disputent les meilleurs cerveaux. Microsoft entend y jouer un rôle de premier plan, en investissant massivement dans ce projet stratégique.

Qui dirige ce projet ?

Pour piloter cette ambition, Microsoft a placé sa confiance en Mustafa Suleyman. Un nom qui résonne avec force dans l’univers de l’IA. Cofondateur de DeepMind (racheté par Google en 2014), puis de la startup Inflection AI (acquise par Microsoft l’an dernier), Suleyman est l’une des figures les plus respectées du domaine.

Il est accompagné de Karen Simonyan, nommée scientifique en chef, une autre pointure du secteur. Cette équipe de choc combine des talents internes et de nouvelles recrues pour former une véritable force de frappe.

La course aux talents de l’IA

La création de cette équipe répond à une tendance de fond. Depuis le lancement de ChatGPT fin 2022, la guerre des talents fait rage. Meta, la maison mère de Facebook, a récemment créé ses propres « Meta Superintelligence Labs » et n’a pas hésité à dépenser des milliards pour attirer les experts, avec des bonus à l’embauche atteignant parfois 93,5 millions d’euros.

En se positionnant clairement, Microsoft montre que la superintelligence n’est plus un concept lointain, mais un objectif concret et immédiat.

Qu’est-ce qu’une « superintelligence humaniste » ?

Alors que la plupart des entreprises semblent viser une intelligence artificielle générale (AGI), capable de tout faire, Microsoft prend un chemin différent. La vision de Mustafa Suleyman repose sur un concept qu’il nomme la « superintelligence humaniste« . Une idée qui change la perspective.

Plus qu’un simple partenariat avec OpenAI

Bien que Microsoft ait massivement investi dans OpenAI (plus de 126,2 milliards d’euros) et utilise ses modèles pour des produits comme Copilot et Bing, l’entreprise cherche à diversifier ses sources. L’acquisition d’Inflection AI et l’expérimentation avec des modèles de Google ou d’Anthropic montrent une volonté de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Cette nouvelle équipe de recherche interne est l’étape suivante : maîtriser la technologie de bout en bout pour la façonner selon sa propre philosophie.

Une approche pragmatique et contrôlée

La différence essentielle réside dans l’objectif. Microsoft ne cherche pas à construire une IA « généraliste infiniment capable », que Suleyman juge potentiellement incontrôlable. L’idée est plutôt de développer des systèmes spécialisés, conçus pour exceller dans des domaines précis tout en restant maîtrisables et sûrs.

La philosophie humaniste impose de se poser constamment la question : cette technologie sert-elle vraiment les intérêts humains ? C’est ce filtre qui guide chaque étape du développement.

Des applications concrètes avant tout

Cette approche se traduit par des objectifs très terre-à-terre. L’équipe se concentrera sur la création de compagnons IA utiles dans des secteurs comme l’éducation, mais aussi sur des défis bien plus vastes. Pensez à une IA capable d’optimiser le stockage des batteries pour accélérer la transition énergétique, ou de concevoir de nouvelles molécules pour des médicaments innovants, à l’image du projet AlphaFold de DeepMind qui prédit la structure des protéines. Il ne s’agit pas de créer une conscience, mais un outil surpuissant au service de l’humanité.

La médecine, premier champ d’action de cette nouvelle IA

Vers un diagnostic de niveau expert

Mustafa Suleyman est particulièrement optimiste sur ce point. Il prédit que d’ici deux ou trois ans, nous verrons émerger des IA capables de poser des diagnostics médicaux avec un niveau d’expertise équivalent, voire supérieur, à celui des meilleurs spécialistes humains. Imaginez une technologie capable d’analyser des milliers de données médicales complexes, de détecter des maladies évitables à un stade très précoce et de raisonner sur des cas cliniques difficiles.

Au-delà du diagnostic, l’optimisation des soins

L’impact ne s’arrêtera pas là. Une telle IA pourrait également transformer la gestion opérationnelle des hôpitaux, en aidant à planifier les ressources, à prédire les besoins des patients et à optimiser les parcours de soins. L’objectif est clair : améliorer la santé de tous en rendant l’expertise médicale plus accessible et plus efficace.

Microsoft ne se lance pas dans la création d’une superintelligence par simple compétition technologique. L’entreprise trace une voie singulière, guidée par une vision humaniste où la technologie doit avant tout prouver son utilité et sa sécurité. En se concentrant sur des systèmes spécialisés et contrôlables, elle cherche à créer des outils capables d’atteindre des performances surhumaines dans des domaines ciblés, comme la médecine ou l’énergie, sans poser de risque existentiel.

Ce pari sur une IA pragmatique et bienveillante pourrait bien être la clé pour que cette avancée technologique tienne ses promesses d’un avenir meilleur.

Et vous, quelle application d’une telle IA vous semblerait la plus impactante pour notre quotidien ?

Simone

Simone, rédactrice principale du blog, est une passionnée de l’intelligence artificielle. Originaire de la Silicon Valley, elle est dévouée à partager sa passion pour l’IA à travers ses articles. Sa conviction en l’innovation et son optimisme sur l’impact positif de l’IA l’animent dans sa mission de sensibilisation.